Petites perceptions de l’économie
– données, images, pouvoir
Exposition à la galerie de l’erg 50°49’19.50” N 4°21’25.53” E
24-26 février 2016
Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’un doctorat en Arts et sciences de l’art, effectué à l’erg et à l’ULB, en partenariat avec le random(lab) de l’Esad Saint-Étienne. Le projet de recherche s’intéresse aux méthodes du graphisme pour faciliter l’accès à la complexité économique dans la visualisation de données. Il part du constat que les nouvelles possibilités de production, d’accumulation et de stockage de quantités de données, que les capacités de traitement et d’analyse ainsi que les méthodes de corrélation, de croisement de données produisent de nouveaux modes de perception du monde et de nouveaux rapports au réel. Mais ces nouvelles perceptions impliquent de nouveaux canaux de transmission des données, à travers des techniques de visualisation qui vont permettre de transformer des jeux de données ou d’informations en connaissances. Que ce soient les managers d’entreprises qui utilisent des dashboards pour visualiser en un coup d’œil des paramètres et prendre des décisions, que ce soient les data-journalistes qui considèrent les cartes, les diagrammes et les réseaux comme des solutions au même titre que le texte pour expliquer un phénomène, que ce soient les chercheurs en bioinformatique qui modélisent le génome, les chercheurs en sociologie qui cartographient les controverses pour explorer la complexité du débat public, que ce soient les start-ups du numérique qui créent des applications pour visualiser des calories perdues sur un écran de smartphone, tous utilisent des techniques graphiques pour créer des images à partir de données.
L’impression de vivre dans une instabilité économique permanente, entre une crise qui n’en finit pas et une autre en gestation, interroge le pouvoir réel du citoyen sur les politiques économiques. Les pièces présentées dans la seconde salle ont été réalisées en partenariat avec le projet de recherche européen Simpol dont l’objectif est d’aborder la question de la régulation financière et climatique au croisement de la science et du design, et de fournir aux citoyens des outils leur permettant d’avoir un rôle plus important et une position plus active dans la défense de leurs intérêts. Le projet Winners and losers in the financial crisis, décliné sous la forme d’une affiche et d’un site Web, montre l’ampleur, justifiée par « l’urgence d’éviter le pire », de la privatisation des gains et de la socialisation de pertes, durant la crise de 2008. Explore the lobby network in finance and climate et Quel lobbyiste es-tu ? révèlent, quant à eux, les réseaux de lobbying présents dans les institutions européennes et dépensant des sommes considérables pour influencer les décideurs politiques.
Les pièces de la première salle sont des productions annexes à cette recherche sur la visualisation de données économiques. Le projet Img d’éco s’intéresse à l’iconographie économique et notamment à l’image de l’économie transmise par la presse. Enfin, le poster D’où vient la visualisation de données ? retracent 250 ans d’histoire de cette pratique à travers ses origines diverses dans toutes les disciplines.