« Vi(c)e organique propose un parcours à la découverte de réseaux d’influence informels qui se sont constitués autour de la consultation européenne concernant les objectifs environnementaux à l’horizon 2030.

La politique européenne ne s’apparente pas à une machine avec ses rouages, mais plutôt à un écosystème : il devient possible, via l’interface de Vi(c)e organique, de s’y infiltrer pour observer de l’intérieur les jeux de pouvoir. On est invité.e à revêtir l’habit du lobbyiste afin d’explorer les entrailles du corps expert et décisionnaire et d’examiner ce qui s’y joue, au-delà de l’image officielle. Quelques clics décisifs permettent de creuser les grandes sujets apportés à cette table de négociation (gaz de schiste, réduction de 40% des émissions de GES, efficacité énergétique et énergies renouvelables); enfin, l’utilisateur.rice est recruté.e au sein d’une structure offrant le point de vue à partir duquel on observera les forces en présence. C’est en glissant à travers les pages que les réseaux se déploient et s’illuminent. Ce qui paraissait aussi lointain et vaste qu’une galaxie se révèle être une connexion de neurones dominée par quelques-uns, sorte de division cellulaire conduite par le même gène – celui de la finance. Allié.e.s et adversaires sont ainsi identifié.e.s et les lignes de financement révélées. On perçoit comment des lobbies de petite et moyenne taille sont affiliés à des géants tels que General Electric, Shell, Business Europe et CEFIC, qui affichent les plus gros budgets consacrés au lobbying (entre 4 et 12 millions d’euros).

Invitation à reprendre la main sur ce qui nous échappe, par la matérialisation des pouvoirs et contre-pouvoirs en présence, cette cartographie vivante offre l’opportunité de saisir ce qui se construit d’ordinaire dans l’opacité et dans l’abstraction. L’exploration s’achève sur une alléchante sélection d’histoires et révélations, qui suscitent le désir d’en savoir plus… »

Le CyDRe, La table des négociations, à propos de l’exposition du même nom à la Biennale internationale design Saint-Etienne 2019. Texte publié dans Azimuts 50, Négocier les futures.

Fabrice Sabatier
Développement : Axel Correia + Skoli
Élaboration des données : Stefano Battiston / SIMPOL Project + Fabrice Sabatier
Partenaire : Vi(c)e organique a reçu le soutien de la cellule Arts numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Expositions et publications

Vi(c)e organique a été présenté dans les expositions suivantes :

– A L’Assaut de la menuiserie, Saint-Etienne : Curiosités économiques : dissections et incantations, avec le laboratoire Désorceler la finance, nov-dec 2017.
– Au Festival Next, Buda, Courtrai : Cabinet de curiosités économiques, avec le laboratoire Désorceler la finance, nov-dec 2018.
– Au Bel Ordinaire, Pau : Dé-dissimulation, avec .CORP, dec 2018-fev 2019.
– A l’Erg galerie, Bruxelles : Cabinet de curiosités économiques, avec le laboratoire Désorceler la finance, fev 2019.
– A la Biennale internationale design, Saint-Etienne : La table des négociations, mars-avr 2019.

Ainsi que dans des événements ou conférences : à l’Université Rennes 2 (journée d’étude Dataphysique), à la Commission Européenne Bruxelles (workshop Global System Science in H2020 and Beyond), à Strasbourg (cycle Graphisme technè), à Bruxelles (Rdv de la pleine-lune + Halles de Schaerbeek), à Saint-Etienne (Nuits des chercheurs)

Les revues Sciences du design (n°7) et Azimuts (n°50, texte ci-dessus) parlent également de Vi(c)e organique. Prochainement, l’article « Du diagramme circulaire au réseau : comment bien digérer un camembert ? » sera publié dans l’ouvrage Technique & Design graphique (éd. B42) actes du cycle de conférence Graphisme technè (Univsersité de Strasbourg, Hautes école des arts du Rhin, Musées de la ville de Strasbourg)